Une disposition dans la loi visant à réduire l’empreinte environnementale du numérique en France prévoit la sensibilisation des élèves à la sobriété numérique et aux enjeux environnementaux dans l’informatique. Cette présentation des problématiques écologiques avec l’informatique sera incluse dans une formation plus générale sur le numérique, qui est déjà en place.
Un autre article de cette loi prévoit, par ailleurs, que les étudiants poursuivant une carrière d’ingénieur devront suivre « un module relatif à l’écoconception des services numériques et à la sobriété numérique ». La commission des titres d’ingénieur devra, à compter de la rentrée scolaire 2022, vérifier que toutes les formations d’ingénieur incluent bien un tel module.
Selon la Mission interministérielle Numérique écoresponsable de la DINUM, « l’écoconception des services numériques n’est pas uniquement une recherche d’optimisation, d’efficience ou de performance mais une réflexion plus globale sur l’usage des technologies. Il est important d’intégrer les impacts environnementaux du numérique dans la conception des services numériques en visant directement ou indirectement à allonger la durée des vies des équipements numériques, à réduire la consommation de ressources informatiques et énergétiques des terminaux, des réseaux et des centres de données ».
A ce titre, la Mission interministérielle a récemment publié 4 documents s'inscrivant dans cette réflexion plus globale :
- Le guide de bonnes pratiques numérique responsable pour les organisations ;
- La boite à outils numérique écoresponsable ;
- Le référentiel général d'écoconception de services numériques ;
- Le guide pratique pour des achats numériques responsables.
Références :
L’éducation au développement durable aujourdhui : un objet aux contours flous
L’éducation au développement durable est une des quatre thématiques (avec la lutte contre le harcèlement, la place du numérique et l’ouverture européenne et internationale) que le Conseil d’Évaluation de l’École (CEE) a examiné de près, à l’occasion de son premier rapport (Le Conseil d’Évaluation de l’École a été créé en 2019).
Le rapport de cette première campagne d’évaluation repose sur l’analyse, à partir d’une liste de mots-clés, d’un échantillon de cent rapports d’évaluation sélectionnés aléatoirement.
Le CEE constate une présence relativement faible de la thématique dans les rapports d’évaluation puisque deux cinquièmes d’entre eux ne l’évoquent pas du tout et un tiers seulement comportent au moins deux items sur le sujet. « L’éducation au développement durable est un objet aux contours d’autant plus flous », conclut le CEE, « que les acteurs lui confèrent parfois un sens singulier sans revenir à ses principes fondamentaux. Les établissements mieux armés proposent un regard sur l’élève et son environnement, la nécessité d’une saisie globale, d’une mise en cohérence des acteurs et des actions, d’une valorisation de l’engagement et de la responsabilisation ».
- Dans les établissements, les éco-délégués et le Conseil de la vie collégienne sont largement cités, mais aussi les Conseillers principaux d'éducation, le professeur documentaliste, quelques enseignants et agents (restauration et espaces), avec parfois une vision plus englobante, dans l’esprit des principes du développement durable.
- Les actions menées portent sur le recyclage et la lutte contre le gaspillage, le cadre de vie (bien-être, climat scolaire), et des thématiques plus larges (citoyenneté, patrimoine, culture) en lien avec d’autres parcours.
- La labellisation E3D (voir ci-dessous) est très présente et permet de fédérer des actions parfois très diverses.
- Les disciplines ne sont pas oubliées (projets pluridisciplinaires, évaluation par compétence, oral, accompagnement, etc.), l’élève étant saisi dans sa globalité.
- Au-delà d’une vision parfois restrictive du développement durable (limitée à la lutte contre le gaspillage, par exemple), il y a matière à une vraie réflexion pas toujours engagée par les établissements.
- Du côté des axes stratégiques, le label E3D (éducation au développement durable constitue un point d’appui).
La démarche « E3D » La labellisation « E3D » (École ou Établissement en Démarche globale de Développement Durable) a été développée par le Ministère chargé de l’éducation nationale pour reconnaître et encourager les écoles et établissements scolaires qui s’engagent dans une démarche globale de développement durable.
Cette démarche participe à l’éducation au développement durable, en faisant de l’établissement un lieu d’apprentissage global du développement durable. C’est une composante importante parmi les différentes modalités de renforcement de l’éducation au développement durable qui sont impulsées au niveau national et académique depuis 2019.
Le dernier bilan annuel réalisé en octobre 2021, qui couvre l’année scolaire 2020-2021, fait apparaître une forte progression : ce sont aujourd’hui plus de 7 700 écoles, collèges et lycées qui sont labellisés E3D.
Références :