Les données géographiques sont partout : géolocalisation, applications de navigation, plans d’urbanisation, plans de prévention des risques, territoires intelligents. « Instrument privilégié pour l’analyse et la représentation de données, les cartes permettent d’appréhender des problématiques territoriales sous l’angle spatial. La conversion de la cartographie au numérique et au Web a transformé le rôle et le statut des cartes comme instrument de l’action publique » explique le géographe Boris Mericskay. À l’heure des données ouvertes, des données massives, de l’intelligence artificielle, la carte comme instrument de l’action publique est en pleine mutation.
En 2021, l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) dégageait une nouvelle « boussole » pour l’ensemble de ses activités et décidait d’inscrire son activité dans « une dynamique de construction des communs : un ensemble de bases de données d’information géographique (production) et d’outils numériques (diffusion) accessibles au plus grand nombre ».
Un rapport sénatorial paru en octobre 2022 validait le recentrage de l'IGN sur les données de service public utiles à la gestion de la transition écologique et appelait l’IGN à un partenariat renforcé avec les collectivités.
Les « Géocommuns » et le programme Géoplateforme au cœur du repositionnement de l’IGN
Depuis la loi n°2015-991 du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République, dite « loi NOTRe », les régions ont vu leurs compétences renforcées en matière d’information géographique. Chaque région a désormais la responsabilité d’assurer « la coordination, au moyen d’une plateforme de services numériques qu’elle anime, de l’acquisition et de la mise à jour des données géographiques de référence nécessaires à la description détaillée de son territoire ainsi qu’à l’observation et à l’évaluation de ses politiques territoriales, données dont elle favorise l’accès et la réutilisation », observe le rapport sénatorial consacré à l’IGN.
Les régions sont devenues de véritables pilotes stratégiques de la politique d’information géographique. Parallèlement à la montée en puissance des régions, les grandes métropoles consacrent aussi de plus en plus de moyens à l’information géolocalisée. Certaines métropoles pionnières telles que Nice, Bordeaux, Lyon, Rennes ou encore Strasbourg affichent des ambitions particulièrement fortes dans ce domaine.
En parallèle, l’IGN a entrepris, en 2019, de se transformer et de refonder son modèle. « D’une mission de production-diffusion d’information géographique, l’IGN évolue vers des rôles d’agrégateur de données, d’expert, de coordinateur ou de certificateur. Il recentre son action sur la production des données socles souveraines ainsi que sur le pilotage de vastes projets d’accompagnement de grandes politiques publiques directement financés par leurs commanditaires ».
Ainsi, le concept de « Géocommuns » et le programme de Géoplateforme sont au cœur du repositionnement de l’IGN. Destinée à prendre le relai de l’actuel Géoportail, la Géoplateforme doit constituer une infrastructure mutualisée pour la gestion et la diffusion de l’information géographique. « Beaucoup de chemin reste encore à parcourir », observe toutefois le sénateur Vincent Capo-Canellas qui note qu’en plus de ses moyens propres, pour mettre à jour différentes couches du référentiel à grande échelle (RGE), l’IGN agrège désormais des données collectées par des partenaires, principalement issus de la sphère publique. « Un espace collaboratif qui préfigure la Géoplateforme permet notamment à l’IGN de recueillir des données collectées par les services départementaux d’incendie et de secours (SDIS), les géomètres-experts, des collectivités locales ou des parcs naturels ».
Après avoir esquissé la perspective d’un cadastre unique entre les impôts et l’IGN, passé en revue le projet de représentation parcellaire cadastrale unique (RPCU) et le Plan de corps de rue simplifié (PCRS), le sénateur Vincent Capo-Canellas appelle à « renforcer et formaliser les collaborations de l’IGN avec le secteur local » et souligne, en conclusion, « l’importance pour la France de disposer d’un établissement géographique souverain de référence tel que l’IGN pour appuyer les politiques de prévention ».
Référence :
La Géoplateforme, futur espace public de l’information géographique
Le programme Géoplateforme vise à doter la puissance publique d’une infrastructure collaborative et mutualisée pour la production et la diffusion des géodonnées. Son ambition est de permettre aux porteurs de politiques publiques et aux collectivités locales qui le souhaitent de bénéficier très simplement de fonctionnalités avancées pour diffuser leurs propres données et s’ouvrir à des communautés contributives. Ce futur espace, composante géographique de l'État-plateforme reconnue grand projet numérique de l'État, répond notamment aux enjeux de souveraineté des données de l’État face aux géants de l’Internet.
L'IGN pointe quatre enjeux :
- Bâtir une plateforme ouverte et mutualisée dédiée à l’information géographique et contribuant au déploiement de l’État-plateforme ;
- Organiser le dispositif collaboratif pour l’entretien et l’enrichissement de la donnée géographique au sein de la sphère publique ;
- Constituer un écosystème d’usagers ; outiller, soutenir et connecter les communautés existantes ;
- Proposer une nouvelle infrastructure robuste assurant la reprise des services existants de l’IGN et de ses partenaires, optimiser le parcours d'accès à ces ressources et offrir des fonctionnalités complémentaires.
Le coût total du projet est estimé à 21,5 M€. La Géoplateforme, lauréate du deuxième appel à projet du Fonds pour la transformation de l’action publique (FTAP), a reçu dans ce cadre un financement à hauteur de 3,6 M€. Le reste du financement est supporté par l'IGN.
Référence :
L’IGN lance un appel à partenaires pour la Fabrique des géocommuns
La Fabrique des géocommuns initiée par l’IGN passe désormais aux travaux pratiques, avec un appel à partenaires pour participer à trois projets en cours.
Le premier projet, Panoramax !, soumis par OpenStreetMap France, vise à développer une infrastructure collective de partage d’images.
Le second projet est Bat-ID, porté par l’Ademe, le CSTB (Centre scientifique et technique du bâtiment) et l’IGN. Issu d’une expérimentation menée par le CSTB et l’Ademe en 2021 et porté par deux entrepreneurs d’intérêt général (EIG), le projet avait pour but d’avancer vers la mise en place d’un identifiant unique pour chaque bâtiment en France.
La Base Adresse Nationale (BAN) a rejoint la Fabrique des Géocommuns dès sa création en décembre 2021. Cette startup d’État est soutenue par l’ANCT, la Direction Interministérielle du Numérique (DINUM) et l’IGN. L’équipe BAN déploie son activité sur deux volets principaux : l’accompagnement des communes dans la production de leurs Bases Adresses Locales (BAL), et l’agrégation de ces informations dans un référentiel national et sa mise à disposition sous différentes formes (données brutes, API…).
Référence :
Une France intégralement couverte en « Bases Adresses Locales » d’ici 2024
La loi « 3DS » du 21 février 2022 (Loi relative à la différenciation, la décentralisation, la déconcentration et portant diverses mesures de simplification de l'action publique locale) impose à toutes les communes la création d’une « Base Adresse Locale » (BAL).
Une Base Adresse Locale regroupe toutes les adresses d’une ou plusieurs communes et est publiée sous leur responsabilité.
Les communes, quelle que soit leur taille, sont seules responsables de la création et de la gestion d’adresses incluant un nom de voie et un numéro.
Elles sont tenues de fournir leurs adresses dans le format standardisé BAL afin qu’elles soient intégrées dans la « Base Adresse Nationale » (BAN).
Cette disposition vise mettre fin aux multiples bases adresses existantes au profit d’un « géocommun » unique et ouvert à tous.
Début mai 2023, plus de 15 000 communes étaient couvertes par une Base Adresse Locale. D’ici à 2024, la totalité des communes devraient gérer leurs adresses via une Base Adresse Locale.
L’IGN publie son premier Atlas des cartes de l’anthropocène
L’IGN s’était engagé en 2021 à produire des cartes thématiques sur un nombre limité d’enjeux écologiques majeurs qui rendent compte des changements rapides du territoire et des conséquences sur l’environnement. Les cartes de l’anthropocène permettront ainsi d’établir des diagnostics partagés et d’offrir des outils mobilisables par les acteurs pour parler un langage commun et relever les défis environnementaux.
Dans la première édition de cet atlas, qui a vocation à devenir un rendez-vous annuel, l’IGN propose des visualisations des phénomènes environnementaux : artificialisation des sols, suivi de l’état des forêts, observation de l’érosion des reliefs et en particulier du trait de côte, cartographie prédictive des zones de biodiversité à protéger… « En devenant dynamique la carte devient un outil de la planification écologique ».
Référence :
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Une nouvelle boussole pour l’IGN
Une France intégralement couverte en « bases adresse locale » d’ici 2024
[Dossier] Géocommuns et données territoriales : la nouvelle fabrique des cartes de l’action publique
Les données géographiques sont partout : géolocalisation, applications de navigation, plans d’urbanisation, plans de prévention des risques, territoires intelligents. « Instrument privilégié pour l’analyse et la représentation de données, les cartes permettent d’appréhender des problématiques territoriales sous l’angle spatial. La conversion de la cartographie au numérique et au Web a transformé le rôle et le statut des cartes comme instrument de l’action publique » explique le géographe Boris Mericskay. À l’heure des données ouvertes, des données massives, de l’intelligence artificielle, la carte comme instrument de l’action publique est en pleine mutation.
En 2021, l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) dégageait une nouvelle « boussole » pour l’ensemble de ses activités et décidait d’inscrire son activité dans « une dynamique de construction des communs : un ensemble de bases de données d’information géographique (production) et d’outils numériques (diffusion) accessibles au plus grand nombre ».
Un rapport sénatorial paru en octobre 2022 validait le recentrage de l'IGN sur les données de service public utiles à la gestion de la transition écologique et appelait l’IGN à un partenariat renforcé avec les collectivités.
Les « Géocommuns » et le programme Géoplateforme au cœur du repositionnement de l’IGN
Depuis la loi n°2015-991 du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République, dite « loi NOTRe », les régions ont vu leurs compétences renforcées en matière d’information géographique. Chaque région a désormais la responsabilité d’assurer « la coordination, au moyen d’une plateforme de services numériques qu’elle anime, de l’acquisition et de la mise à jour des données géographiques de référence nécessaires à la description détaillée de son territoire ainsi qu’à l’observation et à l’évaluation de ses politiques territoriales, données dont elle favorise l’accès et la réutilisation », observe le rapport sénatorial consacré à l’IGN.
Les régions sont devenues de véritables pilotes stratégiques de la politique d’information géographique. Parallèlement à la montée en puissance des régions, les grandes métropoles consacrent aussi de plus en plus de moyens à l’information géolocalisée. Certaines métropoles pionnières telles que Nice, Bordeaux, Lyon, Rennes ou encore Strasbourg affichent des ambitions particulièrement fortes dans ce domaine.
En parallèle, l’IGN a entrepris, en 2019, de se transformer et de refonder son modèle. « D’une mission de production-diffusion d’information géographique, l’IGN évolue vers des rôles d’agrégateur de données, d’expert, de coordinateur ou de certificateur. Il recentre son action sur la production des données socles souveraines ainsi que sur le pilotage de vastes projets d’accompagnement de grandes politiques publiques directement financés par leurs commanditaires ».
Ainsi, le concept de « Géocommuns » et le programme de Géoplateforme sont au cœur du repositionnement de l’IGN. Destinée à prendre le relai de l’actuel Géoportail, la Géoplateforme doit constituer une infrastructure mutualisée pour la gestion et la diffusion de l’information géographique. « Beaucoup de chemin reste encore à parcourir », observe toutefois le sénateur Vincent Capo-Canellas qui note qu’en plus de ses moyens propres, pour mettre à jour différentes couches du référentiel à grande échelle (RGE), l’IGN agrège désormais des données collectées par des partenaires, principalement issus de la sphère publique. « Un espace collaboratif qui préfigure la Géoplateforme permet notamment à l’IGN de recueillir des données collectées par les services départementaux d’incendie et de secours (SDIS), les géomètres-experts, des collectivités locales ou des parcs naturels ».
Après avoir esquissé la perspective d’un cadastre unique entre les impôts et l’IGN, passé en revue le projet de représentation parcellaire cadastrale unique (RPCU) et le Plan de corps de rue simplifié (PCRS), le sénateur Vincent Capo-Canellas appelle à « renforcer et formaliser les collaborations de l’IGN avec le secteur local » et souligne, en conclusion, « l’importance pour la France de disposer d’un établissement géographique souverain de référence tel que l’IGN pour appuyer les politiques de prévention ».
Référence :
La Géoplateforme, futur espace public de l’information géographique
Le programme Géoplateforme vise à doter la puissance publique d’une infrastructure collaborative et mutualisée pour la production et la diffusion des géodonnées. Son ambition est de permettre aux porteurs de politiques publiques et aux collectivités locales qui le souhaitent de bénéficier très simplement de fonctionnalités avancées pour diffuser leurs propres données et s’ouvrir à des communautés contributives. Ce futur espace, composante géographique de l'État-plateforme reconnue grand projet numérique de l'État, répond notamment aux enjeux de souveraineté des données de l’État face aux géants de l’Internet.
L'IGN pointe quatre enjeux :
- Bâtir une plateforme ouverte et mutualisée dédiée à l’information géographique et contribuant au déploiement de l’État-plateforme ;
- Organiser le dispositif collaboratif pour l’entretien et l’enrichissement de la donnée géographique au sein de la sphère publique ;
- Constituer un écosystème d’usagers ; outiller, soutenir et connecter les communautés existantes ;
- Proposer une nouvelle infrastructure robuste assurant la reprise des services existants de l’IGN et de ses partenaires, optimiser le parcours d'accès à ces ressources et offrir des fonctionnalités complémentaires.
Le coût total du projet est estimé à 21,5 M€. La Géoplateforme, lauréate du deuxième appel à projet du Fonds pour la transformation de l’action publique (FTAP), a reçu dans ce cadre un financement à hauteur de 3,6 M€. Le reste du financement est supporté par l'IGN.
Référence :
L’IGN lance un appel à partenaires pour la Fabrique des géocommuns
La Fabrique des géocommuns initiée par l’IGN passe désormais aux travaux pratiques, avec un appel à partenaires pour participer à trois projets en cours.
Le premier projet, Panoramax !, soumis par OpenStreetMap France, vise à développer une infrastructure collective de partage d’images.
Le second projet est Bat-ID, porté par l’Ademe, le CSTB (Centre scientifique et technique du bâtiment) et l’IGN. Issu d’une expérimentation menée par le CSTB et l’Ademe en 2021 et porté par deux entrepreneurs d’intérêt général (EIG), le projet avait pour but d’avancer vers la mise en place d’un identifiant unique pour chaque bâtiment en France.
La Base Adresse Nationale (BAN) a rejoint la Fabrique des Géocommuns dès sa création en décembre 2021. Cette startup d’État est soutenue par l’ANCT, la Direction Interministérielle du Numérique (DINUM) et l’IGN. L’équipe BAN déploie son activité sur deux volets principaux : l’accompagnement des communes dans la production de leurs Bases Adresses Locales (BAL), et l’agrégation de ces informations dans un référentiel national et sa mise à disposition sous différentes formes (données brutes, API…).
Référence :
Une France intégralement couverte en « Bases Adresses Locales » d’ici 2024
La loi « 3DS » du 21 février 2022 (Loi relative à la différenciation, la décentralisation, la déconcentration et portant diverses mesures de simplification de l'action publique locale) impose à toutes les communes la création d’une « Base Adresse Locale » (BAL).
Une Base Adresse Locale regroupe toutes les adresses d’une ou plusieurs communes et est publiée sous leur responsabilité.
Les communes, quelle que soit leur taille, sont seules responsables de la création et de la gestion d’adresses incluant un nom de voie et un numéro.
Elles sont tenues de fournir leurs adresses dans le format standardisé BAL afin qu’elles soient intégrées dans la « Base Adresse Nationale » (BAN).
Cette disposition vise mettre fin aux multiples bases adresses existantes au profit d’un « géocommun » unique et ouvert à tous.
Début mai 2023, plus de 15 000 communes étaient couvertes par une Base Adresse Locale. D’ici à 2024, la totalité des communes devraient gérer leurs adresses via une Base Adresse Locale.
L’IGN publie son premier Atlas des cartes de l’anthropocène
L’IGN s’était engagé en 2021 à produire des cartes thématiques sur un nombre limité d’enjeux écologiques majeurs qui rendent compte des changements rapides du territoire et des conséquences sur l’environnement. Les cartes de l’anthropocène permettront ainsi d’établir des diagnostics partagés et d’offrir des outils mobilisables par les acteurs pour parler un langage commun et relever les défis environnementaux.
Dans la première édition de cet atlas, qui a vocation à devenir un rendez-vous annuel, l’IGN propose des visualisations des phénomènes environnementaux : artificialisation des sols, suivi de l’état des forêts, observation de l’érosion des reliefs et en particulier du trait de côte, cartographie prédictive des zones de biodiversité à protéger… « En devenant dynamique la carte devient un outil de la planification écologique ».
Référence :
Labo Société Numérique