Avant-propos
Comme chaque année, la circulaire de rentrée du Ministre de l'éducation nationale décrit les priorités et les nouveautés qui entrent en vigueur à partir de septembre. S'agissant du numérique éducatif, la circulaire prévoit que chaque école ou établissement, devra « actualiser en cette rentrée les plans de continuité pédagogique élaborés et mis en œuvre depuis 2020 ». Elle annonce, à ce propos qu’une « solution pérenne et souveraine de classe virtuelle accessible à tous les professeurs sera désormais garantie toute l'année ».« Face au défi pour nos élèves de comprendre l'univers numérique, et notamment de savoir analyser, trier, distinguer les informations dont chacun peut désormais être l'émetteur autant que le récepteur », la circulaire prévoit de renforcer l'effort en matière d'éducation aux médias et à l'information : « L'ensemble des professeurs, autour notamment des professeurs documentalistes qui en sont le pivot dans le second degré, doivent sensibiliser et former à cette nécessaire prise de distance, première qualité d'un citoyen éclairé. Dans cet esprit, une expérimentation sera mise en place en classe de sixième dès la prochaine rentrée via une attestation de sensibilisation au numérique ».
La crise sanitaire et la mise en place de la continuité pédagogique ont rendu nécessaire la mise en place un « socle numérique de base pour les écoles, collèges et lycées ». Dans le cadre d’un « comité des partenaires » associant représentants des associations représentatives des collectivités et l'État « dans le respect des compétences de chacun », trois référentiels concernant l'équipement numérique de base à l'école, au collège et au lycée ont été discutés, puis rendus publics.
On dispose, en cette rentrée, d'une première évaluation du programme « Territoires numériques éducatifs » (TNE), lancé en 2020, qui doit permettre de tester, à grande échelle, la mise en œuvre de la continuité pédagogique.
Dans le cadre du programme « Numérique Inclusif, Numérique Éducatif » lancé en juin 2021 , 80 projets sélectionnés soutiennent des projets de lutte contre les fractures numérique et éducative.
Dans le cadre de France 2030 (qui prend le relais du plan de relance), un effort d'investissement considérable (594 millions d’euros) est consacré à la stratégie d’accélération « Enseignement et numérique ».
Sommaire
- État et collectivités s’accordent autour des socles d'équipement numérique pour l'école, le collège et le lycée
- Numérique éducatif et inclusif : 80 projets pour « rebattre les cartes de l’enseignement
- Dispositif « territoires numériques éducatifs », quels enseignements tirer de l’expérimentation ?
- La stratégie enseignement et numérique de France 2030
- Vers une généralisation de l’éducation aux médias et à l’information dans les écoles, collèges et lycées
- Les états généraux du numérique pour l’éducation, un an après, quel bilan intermédiaire ?
- « Que sait-on aujourd’hui de la place et de l’utilisation du numérique à l’école ? »
Référence :
Etat et collectivités s’accordent autour des socles d'équipement numérique pour l'école, le collège et le lycée
Malgré des efforts financiers conjugués conséquents, le déploiement du service public du numérique éducatif s’est opéré de façon très disparate et inégale sur l’ensemble du territoire. « Pour remédier aux inégalités persistantes d’accès au service public numérique », la Cour des Comptes dans son rapport de juillet 2019 recommandait « de doter écoles, collèges et lycées d’un socle numérique de base ».
La crise sanitaire et la mise en place de la continuité pédagogique ont rendu nécessaire la mise en place un « socle numérique de base pour les écoles, collèges et lycées ».
Dans le cadre d’un « comité des partenaires » associant représentants des associations représentatives des collectivités et l'État «dans le respect des compétences de chacun », trois référentiels concernant l'équipement numérique de base à l'école, au collège et au lycée ont été discutés, puis rendus publics.
Ces référentiels détaillent, pour chaque type d'établissement (école, collège et lycée) un socle de base : Ces référentiels « visent à éclairer les collectivités compétentes dans leurs investissements, en fonction du niveau d’équipement attendu dans leurs écoles, collèges et lycées. Ils n’ont pas de valeur de prescription mais plutôt de référentiel pouvant être éventuellement adapté en fonction des projets pédagogiques des établissements et des réalités de terrain. Il est entendu, que l’État, dans les compétences qui sont les siennes assure notamment la formation des enseignants aux usages pédagogiques du, et par, le numérique ».
- l’équipement de base de la salle de classe : un système de visualisation collective et un poste de travail pour la classe ;
- les équipements mobiles mutualisables pour chaque établissement pack de tablettes tactiles (collèges et lycées) ;
- les équipements permettant l’hybridation des cours dans les établissements (lycées) ;
- les équipements des salles « spécifiques » d’enseignement disciplinaire (collèges et lycées) ;
- l’équipement de l’établissement (centre de documentation et d’information, salle multimédia, espace pour un studio média, salle de permanence, salle des professeurs, des points d’accès « libres » à l’internet pour les élèves (collèges et lycées) ;
- l’accompagnement et la formation des enseignants et équipes éducatives à la prise en main des nouveaux matériels ;
- le réseau informatique ;
- l’accès à internet.
Références :
Numérique éducatif et inclusif : 80 projets pour « rebattre les cartes de l’enseignement »
L’appel à projets « Numérique Inclusif, Numérique Éducatif » a été lancé par la Banque des Territoires en juin 2021 pour soutenir des projets de lutte contre ces deux fractures : numérique et éducative. Après deux vagues de sélection, l’une ayant eu lieu courant de l’automne 2021 et la seconde au printemps 2022, les 80 projets sélectionnés maillent aujourd’hui l’ensemble du territoire.80 projets retenus
Deux tiers des projets sélectionnés sont portés aux deux tiers par des associations, un quart par des entreprises EdTech et des collectivités territoriales. Quand des structures de l’ESS ne sont pas elles même porteuses de ces projets, elles en sont la plupart du temps partenaires.
40% des publics ciblés sont des élèves, dont 20% de jeunes en situation défavorisée. Les parents et les professionnels de l’éducation représentent respectivement 19% et 16% des publics visés.
Au-delà du soutien financier à ces projets, la Banque des Territoires met également en place un dispositif d’accompagnement resserré auprès des lauréats, qui vise à accompagner les projets dans leur passage à l’échelle.
Trois convictions à l’origine de l’appel à projets
La Banque des Territoires met en avant trois convictions qui sous-tendent ce dispositif.
- La première est que « les solutions existent déjà et surtout, qu’elles sont issues des territoires. La France se démarque par l’hétérogénéité de son territoire, et donc la pluralité de ses enjeux. Calquer une solution sur un territoire est souvent inutile, voire contreproductif ».
- La seconde, « c’est que les acteurs de l’écosystème œuvrent déjà ensemble. (…) . Les acteurs ont l’envie de mutualiser et de créer des synergies, d’avoir une meilleure visibilité sur l’existant pour ne pas réinventer mais plutôt agir en complémentarité. L’appel à projets avait aussi pour but de faire se rencontrer les acteurs, et de les faire discuter entre eux – que ce soit pour porter ensemble des projets, ou bien de partager leurs bonnes pratiques ».
- La troisième est que « sans travailler aux enjeux de l’inclusion, il n’est pas possible de construire des solutions éducatives efficaces et pérennes ».
Référence :
Dispositif « territoires numériques éducatifs », quels enseignements tirer de l’expérimentation pour la continuité pédagogique ?
Le programme « Territoires numériques éducatifs » (TNE), lancé en 2020 par le ministère de l’Éducation nationale et le Secrétariat général pour l’investissement (SGPI) et mis en œuvre par la Banque des Territoires avec les collectivités partenaires, en association avec le Réseau Canopé et le GIP Trousse à Projets, devait permettre de tester, à grande échelle, la mise en œuvre de la continuité pédagogique, dont la nécessité avait été révélée par la crise sanitaire liée à la COVID-19.
Le rapport d’évaluation du dispositif TNE tire les premiers enseignements des expérimentations menées dans les départements de l’Aisne et du Val-d’Oise durant l’année scolaire 2020-2021.
Référence :