La réforme du baccalauréat a instauré un nouvel enseignement de spécialité : « Numérique et Sciences Informatiques » (NSI). C’est l’un des 19 enseignements de spécialité proposés, depuis 2019, en première et en terminale.
La rentrée 2021 est la troisième rentrée en première et la deuxième en terminale où les élèves choisissent des enseignements de spécialité à la place d’une série.
A la rentrée 2021, 9,6 % des élèves de première ont choisi l’enseignement « numérique et sciences informatiques » (9% en 2020). NSI se situe au 8ème rang des enseignements les plus choisis, comme en 2020. Les élèves de première générale de la rentrée 2021 ont très peu modifié leurs choix par rapport à leurs aînés l’année précédente : mathématiques, SES, physique-chimie et SVT restent toujours les spécialités le plus souvent choisies.
A cette même rentrée, seuls 4,3 % des élèves de terminale ont opté pour l'enseignement de spécialité NSI (3,7% en 2020). Lui aussi en 8ème position.
La baisse du choix de l’enseignement NSI entre la première et la terminale s’observe aussi pour les enseignements de mathématiques et de physique-chimie qui reculent au profit des sciences économiques et sociales, de l’histoire et des langues.
Références :
Plus de la moitié des élèves de première qui suivaient la spécialité NSI l'abandonnent en terminale
En terminale, les élèves doivent renoncer à un des enseignements de spécialité parmi les trois suivis en première. En moyenne, le taux d’abandon est de 33 % : NSI figurent, avec le latin-grec et les sciences de l’ingénieur parmi les enseignement de spécialité les plus délaissés : plus de 50 % des élèves en moyenne, à la rentrée 2021 comme a la rentrée 2020.
Références :
France Inter s’était penché en juin 2021 sur les à s’imposer parmi les divers enseignements de spécialité. France Inter avait recueilli le point de vue du président de l'Association des enseignants d'informatique de France (AEIF), une association apparue avec la discipline et celui du directeur général des affaires scolaires du Ministère de l’Éducation.
difficultés de la discipline numérique
Selon Charles Poulmaire, professeur de NSI dans un lycée des Yvelines et président AEIF,
« les élèves se réfugient dans un choix classique. On fait face aussi à la concurrence des autres matières puisque l'enseignement d'informatique, la NSI n'est enseignée qu'en Première, alors que toutes les autres disciplines, maths, physique, SVT sont enseignées au collège donc les élèves sont habitués. Ce qu'il faudrait c'est qu'on puisse avoir un enseignement d'informatique en seconde, voire au collège ».
Selon le directeur général des affaires scolaires, Edouard Geffray, : «
Le premier élément intéressant, c'est que l'on a une spécialité qui a fait irruption dans le paysage et qui a attiré quasiment un élève sur dix, avec une progression importante en un an. C'est la trajectoire normale d'installation d'une spécialité nouvelle. Je ne suis pas surpris qu'un certain nombre d'élèves ait joué une forme de sécurité et pris des spécialités qui étaient peut-être plus identifiées y compris par les familles.
Ce qui inquiète davantage le directeur général des affaires scolaires , ce sont les abandons plus importants chez les filles.
« Nos lycéennes sont quasiment 60% à abandonner la NSI alors qu'on est à peine à 50 % chez les garçons. Cela veut dire que nous devons travailler sur l'image de la spécialité NSI et de sa nécessaire féminisation».
Cinq fois plus de garçons que de filles en première, 7 fois plus en terminale
Seuls 18,5 % des élèves suivant la spécialité NSI en première sont des filles et 13,7 % en terminale, soit respectivement une fille pour 5 ou pour 7 garçons.
Les filles sont également sous-représentées en mathématiques, mais dans une moindre mesure : 40 % de filles en mathématiques et 47% en physique-chimie.
Vers un objectif-cible de 40% de filles en 2028 pour les enseignements scientifiques et numériques
Dans un rapport consacré à l’égalité filles-garçons, remis au Ministre de l’Éducation nationale en Juillet 2021, Sophie Béjean, Rectrice de la région académique Occitanie, Claude Roiron, Déléguée ministérielle à l’égalité filles-garçons et Jean-Charles Ringard, Inspecteur général de l’éducation, du sport et de la recherche pointent la sous-représentation des filles dans les enseignements de spécialité scientifiques, et plus spécifiquement dans l’enseignement de spécialité NSI.
Une « stéréotypie de genre » que les auteur.trice.s du rapport rapprochent de la part insuffisante des femmes parmi les ingénieur.e.s, en général (28 %) et, tout particulièrement, parmi les ingénieur.e.s dans les métiers du numérique (7%).
Parmi les mesures de pilotage volontariste des politiques d’égalité filles‑garçons préconisées parmi les rapporteur.e.s figure la fixation d’un objectif-cible national : « d’ici 3 ans à compter de 2022, tous les enseignements de spécialité, toutes les séries technologiques et toutes les filières post-bac présentent au moins 30 % de mixité et d’ici 2028 au moins 40 % dans le secteur des sciences et du numérique ».
Les auteur.trice.s du rapport recommandent, dans cette perspective, de « consolider la dimension « humanités numériques » dans les enseignements :
- soit par la création d’un enseignement optionnel « Humanités numériques » au cycle terminal ;
- soit par une meilleure prise en compte des outils numériques au service des humanités et de la réflexion autour du numérique dans les programmes concernés ;
- soit par la création d’un enseignement de spécialité « humanités numériques ».
Référence :