Solidatech et Recherches & Solidarités viennent de publier un baromètre consacré à « la place du numérique dans le projet associatif » : il souligne l’évolution des usages de 2013 à 2016, les effets du numérique au sein des associations ainsi que les principaux leviers pour en tirer profit.
Il ressort de l’étude que le monde associatif fait déjà un large usage des outils numériques : pour communiquer en interne, donner de la visibilité à l’association, former ses bénévoles et ses salariés, développer des projets en direction des bénéficiaires, des adhérents, des publics fragiles…
- 73 % des associations interrogées disposent d’un site internet propre.
- 62 % d’entre elles utilisent les réseaux sociaux ; c’est le premier poste de progrès (+ 26 points depuis 2013).
Références :
Les outils collaboratifs ont également fortement progressé entre 2013 (22 %) et 2016 (43 %), soit + 21 points.
« Ces derniers sont particulièrement adaptés au modèle associatif dont les équipes de bénévoles, salariés et administrateurs sont le plus souvent éclatées, avec des rythmes de travail différents. Ils permettent ainsi de communiquer, d’échanger des documents ou encore de prendre des décisions, de manière participative, plus rapidement et facilement ».41 % des associations utilisent des logiciels libres.
De nouveaux usages à l’avenir prometteur
9 % d’entre elles disposent d’une application mobile.Quant aux formations en ligne, elles figurent en tête des nouveaux usages (42% dans le futur et 8% aujourd’hui : « Cet écart marque tout l’intérêt que portent aujourd’hui les acteurs associatifs, aux compétences à acquérir, toujours à budget restreint, et à transmettre pour une plus grande efficacité de leur action ».
La collecte de dons en ligne ne concerne aujourd’hui que 13 % des associations alors que 41 % disent qu’elles pourraient y recourir à l’avenir.
Le numérique au service des bénéficiaires
35 % des associations connectées ont mis en place des projets numériques au service de leurs bénéficiaires ou d’une cause sociale. « La complexité des projets varie et n’implique pas nécessairement des compétences techniques importantes, l’objectif étant d’accélérer son impact social par le biais du numérique. L’inclusion numérique auprès de publics fragiles (personnes en situation de précarité, seniors, personnes en situation de handicap) est aussi devenue en soi un projet associatif ».La majorité des associations portent un regard très positif sur le numérique. "C’est le partage de l’information qui apparaît comme effet le plus positif (85 %). Il permettrait le renforcement de la cohésion de l’équipe, de l’efficacité, du suivi et de l’évaluation des actions, comme de son impact positif sur l’implication des adhérents, des bénévoles ou salariés".
La maîtrise des outils numériques est à la fois une préoccupation (49%) mais aussi un enjeu majeur au sens où elle implique une démarche globale d’acculturation (1/3 des dirigeants interrogés).
Si les moyens financiers sont essentiels pour s’équiper (42 %), les associations ont également conscience de la nécessité de rechercher des financements pour monter en compétences, soit en se formant (33 %), soit en bénéficiant des conseils d’experts (22 %).
Le travail d’enquête s’est déroulé en 2016 auprès de 1 601 responsables associatifs, 6 667 bénévoles, ainsi que 1 084 associations « connectées » qui recourent aux services proposés par Solidatech.
Solidatech est un programme de solidarité numérique lancé en 2008 par les Ateliers du Bocage (ADB), entreprise d’insertion du mouvement Emmaüs, pour aider les organisations à but non lucratif à investir le champ du numérique. Recherches et Solidarités (R&S) est un réseau d’experts au service de toutes les formes de solidarités.